Destructions ou aboiements quand un chien est seul

La solitude en général

  • Certains chiens, les chiens de chasse en particulier, sont sélectionnés pour être détenus en meute. Ils supportent de ce fait très mal la solitude.
  • L’apprentissage de la solitude, comme tous les apprentissages, est un exercice à effectuer régulièrement et progressivement. On ne peut pas laisser un chien seul du jour au lendemain pendant 4 heures sans habituation préalable.
  • Si un chien n’a pas appris à être seul, il va ressentir un malaise lorsque vous partez, ce malaise s’appelle « anxiété de solitude ». Cela produit en lui une sensation d’angoisse, comme ce que nous humains ressentons avant un examen, ou si nous sommes enfermés dans une pièce pleine de serpents (pour les personnes qui ont peur des examens ou des serpents). Le cœur bat plus vite, la respiration s’accélère, on est paralysé ou au contraire on s’agite dans tous les sens, on transpire (le chien halète et bave), on a besoin d’aller aux toilettes (urine et/ou selles). C’est ce qu’on appelle l’hyperréactivité neurovégétative. Notre corps commence à s’emballer, il hyperréagit à cause du stress ou de la peur. C’est avec ce ressentit et cet état que se produisent toute une série de omportements indésirables chez votre chien.


Les problèmes liés à la solitude sont essentiellement

  • la destruction des objets qui ont été tenus ou portés (mâchonner lunettes, télécommande, natel, sous-vêtements, chaussures …). Ces objets sont couverts de vos phéromones. Les phéromones sont de petites particules qui sont émises par des glandes de la peau. Lors d’une relation de confiance, vous produisez des phéromones d’apaisement destinées à l’autre. C’est ce que recherche votre chien en mâchonnant les objets que vous avez touchés.
  • la destruction autour des issues, car le chien cherche à s’échapper, il ne supporte pas d’être enfermé seul.
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  • la destruction d’objet divers que le chien mâchonne pour s’apaiser (comme les enfants qui rongent un crayon pour s’apaisser)
  • La malpropreté : on retrouve de l’urine ou des selles. L’urine et/ou les selles peuvent être déposées en flaque ou en tas, ou alors en ligne, comme en marchant.
  • Les vocalises : le chien pleure, gniousse, aboie, hurle au loup, …
  • Les léchages : essentiellement les antérieurs au niveau du carpe (comme le poignet chez nous)
  • L’agitation motrice : le chien est toujours en train de bouger, il ne peut pas dormir
  • L’hypervigilance : le chien reste en éveil, il peut être sur sa couche mais il ne dort pas
  • L’hyposomnie : le chien ne dort plus assez. Il peut se relâcher uniquement quand tout le monde dort dans la maison. Aussitôt que quelqu’un se lève, il commence à bouger, ou alors il ne dort que d’un œil et observe tous vos gestes afin d’être sûr que vous ne le laisserez pas seul.
  • Des réveils nocturnes : le moindre bruit le réveille et il commence à être agité. Parfois il se réveille alors qu’il n’y a aucun bruit.
  • De l’anticipation : le chien sait que lorsque vousvprenez vos clés, lorsque vous mettez ces chaussures ou prenez cette veste ou ce manteau, cela veut dire que vous partez avec ou sans lui. Il est donc parfaitement capable de savoir ce que vous allez faire. Ainsi son angoisse commence de plus en plus tôt.
  • Ces problèmes peuvent survenir ensemble ou séparément.


A votre arrivée, se produit ce qui doit se produire : vous êtes contrarié à cause des dégats, ou en colère, tellement que parfois vous en arrivez à punir votre chien. Et pour le chien c’est un cercle vicieux : il est tellement heureux de vous revoir, mais il vous voit en colère et se fait tout petit (le chien lit parfaitement nos émotions, impossible de les cacher). Vous interprêtez la situation comme le fait qu’il se fait petit car « il sait qu’il a mal fait ». Cela est inexact. En fait, le chien réagit à votre colère, il ne fait pas exprès de vous énerver. Et c’est votre colère qui lui fait prendre cet air de chien battu.

  • Lorsque vous êtes confrontés à ces problèmes, il est normal que vous perdiez patience. Il y a parfois des situations qui peuvent vous amener à « détester » votre chien par moment, ou bien à lui prêter des mauvaises intentions. Maintenant vous savez que tous ces comportements sont involontaires, votre chien ne peut pas les gérer. Alors il est important d’éviter de le gronder ou de le punir ; chaque punition liée aux problèmes ci-dessus agravent l’angoisse du chien, ce qui amènera à d’autres problèmes.
  • Le chien présentant une anxiété de solitude est un chien anxieux. On va beaucoup l’entraîner et lui consacrer du temps pour le faire évoluer vers une certaine indépendance. Beaucoup s’occuper de lui ne signifie pas tout lui permettre. Un cadre clair aide le chien dans son évolution. Deux points iimportants : être conséquent, rien n’est gratuit. Regardez la page dédiée à ces règles.

 

Comment gérer cette situation ?

  • Chez un chien qui est mal à l’aise ou anxieux quand il est seul,  il est d’abord utilie d’avoir une idée de la situation de départ : il faut filmer le chien 5 minutes avant votre départ et quand vous êtes absent. Vous saurez ainsi quel est son comportement et quand il atteint son paroxisme.
  • Le départ : personnellement, j’indique toujours à mes chiennes ce que je vais faire « Je pars, vous restez à la maison ». Cela entraîne des regards un peu triste parfois, mais très vite les chiennes vont à leur place. Indiquer oui, en faire un mélodrame non. Restez vous-mêmes, il n’est pas nécessaire d’angoisser plus que le chien.
  • On peut donner quelque chose de bon en partant (attention à ce qui pourrait provoquer des problèmes si c’est avalé trop vite). Si le chien n’y touche pas, ou seulemet à votre retour, c’est que le niveau de stress est important. 
  • Pour l’apprentissage de la solitude, nous procédons au départ de la même manière que chez le chiot. Regardez la page dédiée.


Ces conseils ne suffisent pas ?

Nous sommes là pour vous aider. 

  • Votre chien présente toujours des problèmes malgré ces conseils ? Nous sommes là pour vous aider et aider votre chien à se sentir mieux. Certaines situations demandent une aide extérieure. Ce cas est fréquent, et ne signifie pas que vous avez fait des erreurs ou que votre chien a une tare. 
  • Nos 30 ans d’expérience dans ce domaine nous permettent de repérer où se situent les problèmes et d’agit de manière rapide et ciblée.
  • des vidéos (3 x 20 secondes) illustrant le problème sont les bienvenues en consultation.
  • Consultez la page « propriétaires » pour vous projeter dans les exercices qui vous seront proposés. Les exercices sur le terrain et à la maison sont suivis par un éducateur spécialisé en thérapie comportementale. Un suivi régulier est primordial pour la réussite de la thérapie.


La médication

  • La médication est parfois incontournable, tant le chien est en angoisse quand il est seul.
  • Nous travaillons aussi avec des médicaments homéopathiques chez le chien, mais les psychotropes peuvent être nécessaires pendant une période.
 :      © Colette Pillonel 2017